Le développement industriel et agricole ainsi que les différentes politiques d’aménagement du territoire menées depuis plus d’un siècle
expliquent l’altération de la qualité écologique des rivières. Les rivières ont perdu avec leur forme naturelle, la plupart ont été artificialisées et
recalibrées. Elles ont perdu leur capacité d’autoépuration et d’autorégulation.

Il est primordial de leur rendre ces fonctions. Elles contribuent à prévenir les inondations, à la qualité de notre cadre de vie et favorisent la
biodiversité dans le lit et sur les berges – poissons, insectes, batraciens,
oiseaux, etc…

Restauration du lit mineur

Les lits trop rectilignes des rivières recalibrées sont la cause de nombreux problèmes :

  • la vitesse du courant est accrue, rabotant les fonds et les berges
  • en cas de crue, fortes pluies, fonte des neiges, des inondations se produisent en aval, l’eau n’étant plus naturellement freinée
  •  en période d’étiage ou de sécheresse, le cours d’eau trop élargi, avec un fond plat, s’envase, nuisant à l’oxygénation de l’eau et au maintien de la faune et de la flore

Différentes actions sont mises en place à travers le SYRVA pour la restauration du lit mineur, dont l’objectif est de diversifier les écoulements, les substrats et réduire la section d’écoulement. Les travaux réalisés dans ce contexte consistent principalement en :

L’apport de blocs épars pour diversifier les habitats, substrats et vitesses d’écoulement

  • Un enrochement sous forme d’épis ou de déflecteurs
  • Une recharge minérale pour diversifier les substrats, les vitesses d’écoulements et rehausser la ligne d’eau dans le but de restaurer la fonctionnalité des zones humides périphériques.

Restauration des berges et de la ripisylve

L’aménagement des berges en pente douce et la création d’une zone de divagation favorisent le bon fonctionnement de la rivière et permettent :

  • d’éviter l’envasement en période de sécheresse,
  • d’augmenter les capacités de stockage en période de crues.

La restauration de la qualité des berges passe par des actions de lutte contre le piétinement du bétail allant boire directement au cours d’eau. Des actions sont ainsi menées afin de lutter contre ce piétinement, via l’installation de clôtures, et, ou, l’installation d’abreuvoirs sous forme de pompes à museaux (cf « Suppression des abreuvoirs naturels »).

Restauration de la continuité écologique

Selon la définition du Ministère de l’écologie : « La continuité écologique, pour les milieux aquatiques, se définit par la circulation des espèces et le bon déroulement du transport des sédiments. Elle a une dimension amont-aval, impactée par les ouvrages transversaux comme les seuils et barrages, et une dimension latérale, impactée par les ouvrages longitudinaux comme les digues et les protections de berges. » . Cette notion est introduite dans la Directive Cadre sur l’Eau et joue un rôle important dans l’atteinte du bon état écologique des cours d’eau demandée d’ici 2027.
Sur le bassin du SYRVA, plusieurs aménagements peuvent être mis en place en fonction des caractéristiques et justification des ouvrages, les principaux correspondent à :

  •  L’aménagement de rampes d’enrochement permet de limiter, voire supprimer, une chute d’eau en aval d’une buse qui empêche la circulation des poissons migrateur, comme l’anguille.
  • Aménagement de point de passage agricole existant : Il existe des aménagements permettant le franchissement du cours d’eau par le bétail et les engins agricoles en limitant, voir supprimant le contact direct avec le cours d’eau. Selon l’usage, il peut être installé un gué empierré, une passerelle ou encore un hydrotube, ces deux derniers permettant une conservation des caractéristiques du lit du ruisseau et, surtout, une traversée hors de l’eau.
  • Remplacement d’ouvrage par un pont cadre : Dans certains cas, et pour les ouvrages de plus grande importance, le démantèlement et remplacement de l’ouvrage s’avère nécessaire. Ceci se fait par exemple via l’installation d’un pont cadre de dimensions adaptées, qui ne perturbent pas le lit du cours d’eau.
  • plan d’eau : tout plan d’eau doit être connu du service de la “police de l’eau” de la DDTM et doit posséder un acte réglementaire (excepté cas d’un plan d’eau <1000m² sans communication avec un cours d’eau). Le syndicat peut accompagner les propriétaires dans les démarches à engager afin de mettre au norme leur plan d’eau. Un accompagnement peut également intervenir dans des projets de déconnexion ou d’effacement de plans d’eau.

Restauration des zones humides

Intervenir sur le milieu environnant En permettant aux cours d’eau de sortir de leur lit (de divaguer), cela limite fortement l’impact des crues tout en favorisant la biodiversité le long des rivières. La création de mares, favorise la réinstallation d’espèces menacées ou disparues et leur reproduction. Traditionnellement, les rivières inondaient certaines prairies lors des crues et les fertilisaient tout en limitant les inondations. Le remembrement et l’imperméabilisation des sols ont fortement réduit ces zones humides inondables. Les restaurer permet de stocker l’eau des crues et de créer de véritables réservoirs pour la biodiversité. Elles contribuent également à la qualité de nos paysages.